Sans surprise, le vin est un héritage suisse toujours fort apprécié. Cependant, à la vue de ces graphes, une diminution drastique du nombre de vignerons au 19e siècle est observable. Le vin était-il soudainement devenu moins populaire ? Le nombre de sommeliers semble prouver le contraire, par une stable augmentation.

 

La viticulture en Suisse

La viticulture (culture de la vigne) et la viniculture (élaboration et vieillissement du vin) sont présentes en Suisse depuis l’ère Romaine, où cette boisson est largement répandue. Durant le Moyen Âge, la viticulture locale se développe dû au développement du commerce du vin et aux incitations du corps religieux et des seigneurs. La viticulture possédait une grande valeur commerciale. Les personnes fortunées comme les abbayes, les nobles, les seigneurs possédaient les vignes qu’ils louaient aux paysans qui les cultivaient. Le vin fait partie de la vie quotidienne, consommé à presque tous les repas, faisant part du salaire, renforçant l’économie publique par les redevances et les impôts. Le vin devient culture comme l’atteste l’existence du folklore autour du vin (comme la Fête des vignerons de Vevey par exemple).

 

Les Lavaux

Coteaux exposés au sud, dominant le lac Léman, le domaine des Lavaux est le terrain parfait pour la culture de la vigne. Ces terrasses ont été créées il y a plus de mille ans (dès l’an 908) depuis Lutry.

Le Chasselas, cépage indigène du terroir cultivé depuis le 13e siècle (il ne reçut son appellation de Chasselas qu’au 19e siècle, il était auparavant désigné comme Fendant car les grains de raisins se fendaient au lieu de gicler), a donné à toute la région un vignoble de réputation. Des sociétés de vignes furent créées dans tout le canton de Vaud par les propriétaires des vignes sur base du modèle de la Confrérie des vignerons de Vevey, dans un but de contrôle et d'amélioration des techniques. Cette Confrérie étendue permit de développer la viticulture dans la région en créant des lieux de formation comme l’Ecole de viticulture et d’arboriculture de Praz-sur-Vevey, en promouvant la recherche viticole, etc.

Le domaine est enregistré comme patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007.

 

Le déclin des vignes locales au 19e

La fin du 19e siècle  et le 20e siècle connaît la crise de la viticulture. Des conditions météorologiques défavorables entraînent une série de mauvaises récoltes et fragilisent les ceps. Des maladies comme le mildiou, l’oïdium ainsi que le phylloxéra sont à l’origine de la crise de la viticulture. Le traitement des vignes augmenta les frais de production. Cet effet est couplé par malchance au départ de la main-d'œuvre vers l’industrie textile et des machines. D’autres boissons telles que la bière, les eaux-de-vie, le cidre, le vin artificiel et les vins étrangers importés entrent en compétition avec le vin local. Beaucoup de vignes furent aussi reconverties en jardins, champs, prés ou bien englouties par l’essor rapide de l’urbanisation, comme ce fût le cas à Lausanne et à Bâle.

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